Je vous présente une activité artisanale que je réalise dans notre petite ferme, souvent avec les enfants.
Mon idée est de vous montrer comment faire, pour démystifier ces savoirs faire ancestraux que l’on croit oubliés, compliqués, d’un autre temps, mais qui sont juste là, a portée de main. Internet nous ouvre les portes de la plus grande bibliothèque du monde, et il suffit de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, essayer, se tromper, réussir, faire différemment, et sans s’en rendre compte ça y est, on sait faire. Dans cet article je vous montre 3 étapes à portée de main :
- Tondre
- Laver la laine
- Carder la laine
1. Tondre
Dans notre grand verger (dans les 6000 m2), nous avons un petit troupeau de moutons constitué en ce moment de 4 brebis, 1 bélier et 3 agneaux, de la race Ouessan.
C’est une race toute petite, noire, très farouche et rustique, qui demande très peu de soins. Ils sont là pour tondre l´herbe, manger les fruits pourris tombés au sol, et parce que c’est génial d’avoir des moutons dans son jardin.
Ma fille ainée est une vraie bergère, elle leur a donné un nom à chacun (moi je ne les reconnais pas), et les entraine à la suivre en courant. C’est un curieux spectacle celui d’une enfant qui court, suivie d’un troupeau de moutons nains. Genre Manon des Sources, la liberté à l’état pur.
Au début de l’été, nos pauvres moutons commencent à avoir bien chaud, et heureusement nous avons un super tondeur qui fait la tournée de tout le Lot et Garonne, et passe donc une fois par an chez nous.
Branlebas de combat pour mettre les moutons dans un enclos assez petit pour les attraper un par un, c’est un vrai rodéo du far west tellement nos moutons sont agiles, farouches et savent ce qui leur attend.
Pour 40 €, en 1 heure, les moutons perdent leur laine et leur dignité. Le bélier a une tête énorme par rapport à son corps, et les agneaux de l’année, qui eux ne sont pas tondus, sont plus gros que leurs mères.
En plus on en profite pour les vermifuger avec une pipette dans la bouche, ils ont donc un filet de bave blanchâtre qui finit de les transformer en bête de foire.
Ils passent ensuite une bonne demie heure à bêler d’indignation (ou de froid?), le temps qu’ils comprennent qu’ils sont encore tous là, bien vivants
2. Laver la laine
D’habitude le tondeur emportait la laine, il est matelassier l’hiver et se sert donc de la laine qu’il collecte dans sa tournée.
J’avais toujours un regret de voir partir cette matière si intrigante, sans oser lui demander de me la laisser. De toutes façons, qu’aurais-je fait de toute laine?
Cette année, c’est justement mon métier de trouver des matériaux pour réaliser des activités manuelles, alors j’espérais bien pouvoir la garder. Il m’a dit que de toutes façons il en avait assez et n’en prenait plus. Comme quoi, le destin…
Me voilà donc avec un énorme tas de laine noire, marron sur les pointes mélangée à du gris pour la toison de notre vieux bélier. Au moins 10 Kg je pense, de laine bien sale, toute graisseuse, et qui pue. En allant rendre visite à nos voisins, voilà qu’ils me proposent la laine de leur grands moutons blancs, et que le tondeur n’a pas récupéré. J’accepte enchantée, j’ai tellement d’idées de ce que je vais fabriquer avec de la laine noire et blanche !
Après quelques lectures, vidéos, et conseils du tondeur, laver de la laine est en fait très simple. Je confirme maintenant que je l’ai fait. Il suffit de:
1. Trier la laine pour ne garder que les plus jolies parties. Tout ce qui est souillé de caca, plein d’herbe ou de plantes, oust, en paillage au jardin.
2. Plonger la laine une 20 aine de minutes dans de l’eau chaude (eau de pluie récupérée dans nos cuves ) mais pas trop sans trop remuer, pour la dégraisser. Là il faut faire attention à ne pas feutrer la laine, genre le pull que l’on a mis à la machine à laver (scène vécue : une couverture en laine de moutons d’Ecosse, qui m’avait couté un bras en plus d’être un super souvenir, que j’ai bouzillé en 30 min de cycle à 40 C…).
Pour rendre le process le plus autonome possible, j’ai utilisé notre tout nouveau poêle rocket, qui chauffe come l’enfer avec quelques brindilles. Bon j’exagère un peu, là mes brindilles étaient bien mouillées avec la pluie qui n’arrête pas, mais ça a quand même chauffé.
3. Ensuite je jette l’eau (au potager, il parait que c’est un super engrais) et refais tremper une 15 aine de minutes dans l’eau froide.
4. Pour finir je la mets à sécher dans des cagettes, au soleil si vous avez la chance d’en avoir (du soleil, pas des cagettes).
A ce stade la laine n'a plus du tout la même texture, elle sent encore un peu le mouton, mais n'est plus du tout grasse, et commence à avoir une belle tête de laine comme on s'imagine.
3. Carder la laine
Le cardage c’est le fait de peigner la laine pour l’aérer, et mettre les poils dans le même sens, pour ensuite pouvoir la travailler.
Les cardes à main ne courent pas les rues par chez moi, alors j’ai acheté 2 brosses à chien qui font très bien l’affaire pour une débutante comme moi. Si un jour j’ai un vrai atelier, et pas un bout d’étagère dans mon garage, j’installerai une machine à carder dans un coin, c’est sûr.
Ce n’est pas très compliqué de carder : il faut mettre une couche fine de laine sur une brosse et brosser avec l’autre. On brosse une 10 aine de fois, et là miracle, la laine est douce, aérée, une matière complètement différente.
En tous cas, soyez sûrs que dans les mois qui viennent, une box Yakaloo contiendra une activité créative à partir de cette laine 100 % Lot et Garonne.
Une réponse
Bonsoir
On m’a offert de la laine de lama je l’ai cardé, je vais essayer de trouver un rouet , très contente de vivre ça !